L’escalade, c’est bien. Mais l’été s’installe, la chaleur revient, et ce bel anti-cyclone nous promet quelques jours de très beau temps. Pourquoi pas un peu de montagne ? Car pour varier les plaisirs, l’altitude apporte aussi son lot d’émotions. Allez, c’est décidé, nous partons tutoyer les sommets !  

 

 

          Demain, ce sera un lever au cœur de la nuit, une grosse journée d’effort, des passages techniques, puis la longue descente vers la vallée… mais aujourd’hui nous marchons dans le calme, les deux heures de montée se passent à rêvasser. Les sacs ont été vite faits : corde et baudrier, crampons et piolet, bonnet, gants ... et quelques barres énergétiques. Le sentier s’élève d’abord lentement, nous apprécions de commencer en douceur. Puis la montée serpente entre des barres rocheuses, et nous quittons les derniers mélèzes pour entrer en haute montagne. Encore quelques lacets le long du torrent… Voilà le petit lac, et juste derrière, le refuge ! Une solide bâtisse de granit, bien ancrée sur son éperon. Il en a vu des alpinistes ! De tous les âges, de tous niveaux, des randonneurs aussi. Le refuge, c’est ici que commence l’aventure.

17h. Le grand hall

          D’abord se mettre à l’aise, et récupérer une paire de sabot en caoutchouc. Premier choc lorsque j’ouvre la porte, ce charmant endroit est un mélange des plus doux parfums. Odeur de vieille chaussette ? Bien pire ! Ça sent le pied fermenté, lentement macéré de longues heures dans un solide godillot. C’est là que l’on comprend que les chaussures sont bien étanches. Mais lorsqu’on les ouvre ... Et pour un cocktail olfactif réussi, il ne faut pas oublier les tee-shirts auréolés qui sèchent sur les étagères du fond, les restes de saucisson-fromage oubliés dans les caisses, et les vents naturels dus à l’altitude. Car les intestins ont leur façon de nous rappeler que nous sommes au-dessus de 2500m. Bienvenue !

18h30. Le repas 

          Après la montée (finalement pas si facile) qui nous a bien séché, ce petit coup de soleil qui nous chauffe les oreilles, et les effets de l’altitude, le cerveau est un peu embrumé. Certains ressentent la « bonne fatigue » de la montagne, d’autres sont complètement vidés ! Direction le réfectoire. Le banc de bois patiné nous accueille, pour l’incontournable, le bol de soupe. Ce breuvage, le plus basique dans n’importe quelle autre circonstance, devient ici un grand moment de gastronomie, accompagné de son bout de fromage. J’adore. Le réfectoire est toujours très bruyant. Le repas est un vrai moment de partage. Chacun y va de sa petite histoire. Qui se souvient de cette journée mémorable, cette grosse bambée de ski de rando, finie dans le brouillard ? Et Paulo l’hiver dernier qui a cassé un crampon dans un couloir de glace ? Allez, on relit le topo pour demain, on boit une tisane, et au lit !

      

 

 

20h. Le coucher

          Un dernier tour à l’extérieur pour profiter des cimes orangées. Le vent est tombé, mais le froid est plus vif. Puis direction le dortoir, pour un repos mérité, car demain on se lève bien tôt. Mais, pour ne pas étouffer dans cette charmante chambrée de 32 personnes, ne pas oublier de laisser la fenêtre ouverte ! On a de la chance, on n’est pas en surnombre. Qui se souvient des nuits au Goûter, entassés à 3 sur 2 matelas ? Bon, les couchettes du bas sont occupés, il n’y a plus qu’à se hisser sur la mezzanine. Mais ici pas d’échelle ! Pas grave, on est des grimpeurs. Ne pas oublier de régler le réveil à 3h et de sortir la lampe frontale. Allez, bonne nuit !

20h30. Premier essai de dodo

          La couverture gratte un peu, et il fait trop chaud. Ça fait 5 fois que je me retourne pour trouver la meilleure stratégie. Mais d’un côté il y a la lumière bleue de celui qui joue sur son téléphone, et de l’autre la lumière du couloir qui passe à chaque ouverture de porte. C’est que le coucher est échelonné, et l’allée entre les bas-flancs toute encombrée, ce qui fait que les derniers ont un vrai parcours d’obstacle pour arriver à leur matelas. Bon, certains ont de la chance, ils s’endorment vite.

21h. Deuxième essai

          Là, le monde se sépare en deux catégories. Ceux qui possèdent des bouchons d’oreilles, et les autres. La première catégorie s’est endormie, bravo. Je fais partie de la seconde, ce qui me laisse profiter du concerto débuté depuis peu. Je pensais qu’il n’y en avait qu’un, mais l’autre ronfleur lui répond. Et ce n’est pas le petit ronron de chaton. Non, c’est le ronflement du genre bûcheron-rugbyman, un coffre de résonance digne d’une contre-basse… OK, on garde la positive attitude, ça va aller. Mais en fait la couverture gratte franchement.

22h. Les italiens vont se coucher

          Italiens ou marseillais, ou toute autre espèce non adaptée. Ça parle fort, ça n’a pas préparé ses couvertures, ça trébuche sur les sacs des autres, ça rigole. Et bien sûr, ça a la bonne idée de fermer la fenêtre. Les concertistes, eux, ne sont nullement dérangés. Il me semble même qu’une équipe de soutien les rejoint peu à peu. Bon, je change de position pour la centième fois ... les matelas sont un peu fins. Allez, ce coup-ci, dodo !

23h. Dommage...

          Je commençais enfin à m’assoupir, grâce à ma technique de repli sur moi-même et de recherche de paix intérieure (apprise dans le célèbre film Petit scarabée et Maître Chin), mais la porte me fait sursauter. Dommage. Certains ont dû boire trop de tisane, et font un tour aux toilettes. Car le premier a réveillé les sans-bouchons, et le défilé dure un bon quart d’heure. Et en fait, on sent bien les planches sous les matelas. Il me reste combien de temps à dormir ? C’est décidé, je ne regarde plus ma montre tant que les copains ne me réveillent pas.

0h30. Encore raté

          Un sauveteur improvisé a le courage de se lever pour ouvrir la fenêtre, ouf ! Mais il a réveillé son copain, qui lui demande si les étoiles brillent et s’il va faire beau. Je regarde ma montre, et constate avec stupeur que la longueur des nuits augmente avec la raréfaction de l’oxygène. J’ai l’impression de dormir par plages de trente secondes. Je récupère ma couverture empruntée par le voisin, et je poursuis le jeu de la tortue dans sa carapace. Et toujours cet orchestre symphonique... Restons zen…

3h. Lever

          La voix du gardien résonne dans le lointain. « Bonjour, c’est 3h, l’heure des braves ! ». J’ai l’impression d’être plus fatigué qu’au coucher. Mais sitôt debout, plus question de rêvasser. Je boucle mon sac, avale vite un café en mettant le baudrier. Les chaussures fermement lacées, je serre les crampons à la lueur de la frontale. J’ai hâte de me lancer dans cette ascension ! On s’encorde devant le refuge ; sur le glacier, la neige durcie par le regel crisse sous nos pas. Les étoiles brillent fort dans la nuit noire. Une belle course qui laissera de grands souvenirs !

       

 

 

     Pour ceux qui découvrent l'activité, pour les rêveurs qui ont souvent la tête dans les étoiles, et pour nous tous, grimpeurs trop motivés qui oublient parfois les bases de l'activité...  Voici une liste de ce qu'il ne faut pas faire en escalade !

 

     

 

Ne pas vérifier son sac :

 

Pas d’eau, oubli des chaussons, ou des dégaines ? Quel dommage de transformer la journée de grimpe en simple randonnée ! Ça vaut le coup de bien vérifier le sac qui n'a pas bougé depuis un mois. Tiens, y' a encore les poubelles de l'hiver dans les poches... Et au fait ? Qui a pris la corde ?

 

 

Etre nonchalant avec la sécurité :

La sécurité avant tout, et pour partir confiant dans une voie, on se contrôle mutuellement, c'est automatique. Assureur en place, noeud d'attache et en bout de corde, etc…Simple et rapide, un coup d'oeil suffit. Je sais, les erreurs toutes bêtes, ça n'arrive qu'aux autres !

 

Tout recoter :

Dans ce domaine il y a des spécialistes, qui ont toujours leur mot à dire sur la cotation de la voie. C'est trop bloc, le passage est exposé donc à mon avis c'est plus dur, c'est morpho, comme il fait chaud c'est plus dur, les pieds sont patinés... Bon, on se calme, on grimpe avec bonheur, et si on rate on se remet en question ! Et si ça surprend parce que c'est très différent de ma-falaise-préférée-près-de-la-maison, et bien tant mieux, ça fera progresser !

 

      

 

Ne pas respecter la nature :

Papiers, bouts de strap, c'est une évidence, je ramasse mes déchets, et même ceux des autres. Encore mieux, ne pas couper les sentiers, se garer sur les parkings prévus, enterrer ses besoins naturels, covoiturer pour se rendre sur les sites...

 

 

Acheter des chaussons trop petits :

Le vendeur vous garantit que les stars le font ? Oui, mais les stars... Le choix du chausson est important. Trop lâche il ne maintient pas et vous ne pouvez pas exploiter les petites prises. Trop serré, ça fait très mal, impossible de charger les appuis. Donc, on prend le temps, on essaye plusieurs formes, on choisit un chaussant très ajusté mais pas extrême... et on oublie le vendeur et ses conseils "taille de ville moins trois pointures".

 

Critiquer l’équipeur systématiquement :

C'est bien connu, l'équipeur ne comprend rien à l'escalade! Il a mis ce point 9 cm trop à gauche, ça rajoute du tirage ! (oui, mais plus à droite le rocher sonnait creux...) C'est dur de clipper celui-ci qui est 11 cm trop haut ! (oui, mais il y avait un bon pied, qui a cassé depuis...) Cet équipeur ne pense vraiment à rien, il aurait pu placer le relais dans l'axe de mes baskets (pour un retour au sol confort !) et placer un spit tous les 70 cm dans le crux ! (oui, mais dans l'enchaînement, de toute façon on ne peut pas clipper au milieu du crux...) Bon, encore une fois on se détend, on grimpe avec plaisir. Et on est bien content de pouvoir bénéficier de l'équipement réalisé, souvent fait par un équipeur bénévole, et à ses frais !

 

  

Partir à froid dans un 6a à Buoux parce qu’on a réussi un 6a en salle :

 

La transition salle / falaise a déjà déconcerté plus d'un grimpeur. Si vous ne faites pas souvent de la falaise, ou si vous ne connaissez pas le secteur du jour, ne négligez pas votre échauffement. Pour réveiller le corps autant que la tête, et prendre la température du site. Le style d'escalade, le type de rocher, l'équipement peuvent surprendre, alors autant commencer bien cool.

   

    

Manquer de discernement dans une voie :

 

 

L'escalade est un sport qui demande de la clairvoyance. Le grimpeur est seul responsable de ses choix, il doit évaluer ses capacités et la voie qu'il projette. L’équipement est trop vétuste ? Le premier point semble trop dangereux à atteindre par rapport à votre niveau ? Le rocher est trop fragile ? Ou bien vous êtes certain de vous écraser sur cette belle vire en cas de chute ? À chacun de juger s'il s'engage, ou s'il change de projet.

 

 

Gêner les autres !

Et oui, la musique ça motive, mais ça peut aussi lasser les autres grimpeurs. Un chien qui fouille chaque sac pour récupérer les goûters ne va pas faire rire longtemps. Et des enfants qui hurlent et se battent pour un jeu sur tablette pendant que certains essaient la voie de leur vie, ça n'aide pas à la concentration. Donc on respecte le calme, on range ses affaires (et ses enfants) dans un petit coin, on ne monopolise pas une voie tout l'après-midi avec sa moulinette... Bref, on partage l'espace.

 

Rester consommateur :

Qui fait l'entretien de la falaise, du site ? Et bien ce sont les grimpeurs eux-même. Entretenir la falaise, ça veut dire enlever les petites herbes, brosser les mousses, nettoyer les traces de magnésie après mon passage... Et pourquoi pas, avoir une clef au fond du sac pour resserrer un spit, ou changer les maillons rapides tout rouillés. De même, un petit sécateur servira à éclaircir l'accès entre les broussailles, et au retour je range les quelques pierres qui encombrent le chemin. La falaise est un bien fragile, partagée par de nombreux grimpeurs. Faisons en sorte de garder ce terrain de jeu le plus longtemps possible !

 

 

 

 

 

 

Les vacances approchent ? Vous manquez d'idées ? Voici une sélection de 10 propositions...

 

 

Une traversée aérienne dans les Calanques :

Pour se ressourcer, rien de mieux qu’un parcours aventure, pour retrouver l’âme des grimpeurs d’antan. Le top ? la calanque d’en Vau, la perle des calanques ! Une journée en couleurs bleu blanc vert. Si vous avez du temps, le massif regorge de merveilles. Des centaines de secteurs, tous niveaux, tous styles, toutes orientations… le bonheur simple.

 

 

 

      

Grimper une longue voie au Verdon :

 

Le grand canyon, où une partie de l’histoire de l’escalade s’est écrite, reste incontournable pour un grimpeur complet. Préparer le matériel, descendre en rappel, se sentir revivre à chaque longueur… et finir la journée en terrasse à La Palud, en refaisant le monde. Et pour mieux en profiter, on fait un week-end complet !

 

 

 

Grimper en bloc :

Le bloc, c’est une ambiance de partage et d’encouragements. Quel que soit le niveau, on trouve des grimpeurs qui travaillent le même passage, et les contacts se font simplement, sur l’échange des méthodes, ou les ressentis. Le bloc, c’est d’abord de la gestuelle et de la force, mais gare ! On se prend vite au jeu de tenter des mouvements impossibles… mais faisables ! Et quel plaisir de réussir enfin ce passage, jugé trop dur quelques temps avant !

 

 

Grimper en artif :

L’escalade artificielle, à Bartagne, à la paroi Concave, ou à la Conque… Je gère ma progression sur étriers, je   place mes protections…Que je me sens petit, pendu à ce vieux piton rouillé à 80m du sol ! Oui, mais c’est  technique, pas forcément engagé, et on apprend beaucoup. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter ?

 

 

   

Sainte victoire :

Bienvenue au pays des dalles à gogo. Pour apprendre à tout miser sur un cm² de gomme, contrôler les équilibres les plus précaires, et savoir enfin ce que « engager » veut dire en escalade… Il y en a pour tous les niveaux,et l’hiver est préférable pour que ça colle un maximum !

  

Découvrir la vallée de Buoux :

Buoux, ce sont d’abord de belles fissures et des trous. Un style à part, et un passage obligé. La beauté du vallon de l’Aiguebrun, la petite rivière pour se rafraîchir les orteils en fin de cession ! J’y retourne régulièrement pour prendre une leçon. Car à Buoux, comme au Cimaï ou à Mouriès, mieux vaut commencer une cotation en dessous, et rester humble...

 

 

 

Un grand rappel vertigineux :

Pour se sentir vivre, quoi de mieux qu’une série de rappels gazeux ? La descente des 250m du Verdon peut déjà donner de belles impressions. Encore mieux pour un grand souvenir, la tête d’Aval, où le premier rappel de la grande vire est plein vide, un vrai fil d’araignée sur 40m, avant de retoucher le rocher juste avant le relais suivant, ceci à 300m du sol ! Inoubliable...

 

 

 

 

 

  

   

 

 

 

 

Aller voir une compétition :

Un grand rassemblement pour une fête de l’escalade. Vibrer avec les meilleurs, se rendre compte de la difficulté. Et profiter de l’ambiance, du concert, des amis présents. Vous avez plusieurs jours ? Allez au Tout à Bloc à l’Argentière, ou aux internationaux de difficulté à Briançon, ou Chamonix. Ça vaut le coup !

 

Week-end escalade :

On a un pont de 3 jours ? Saint Léger, Finale Ligure, Tarn ou autre. Pas d’hésitation, on se bouge, et on se reposera sur place ! Une ambiance grimpe, des rencontres de gens sympas. On partage au pied des voies, les méthodes des crux, la magnésie, ou les fruits secs. On baragouine en anglais, on encourage les inconnus d’hier devenus partenaires du jour. Le soir, c’est soirée jeux de société, à 6 ou 7 coincés dans le van, on se tient chaud et on rigole bien, puis on se lave les dents sous les étoiles…

 

 

Garder les bons copains :

Oui, mon pote, il est un peu lourd avec blagues à 2 balles (pan ! Pan !) et ses vannes... mais toujours partant pour une nouvelle aventure ! Et assureur hors pair! Et à la fin de son histoire (qu’il nous a déjà racontée 8 fois), on rit de bon cœur. Parce que finalement, c’est lui qui est marrant, pas son histoire ! Et même si ça fait un trimestre qu’il propose son « top secteur » (trop pourri en fait) où il progresse dans son projet ultime mais où je n’ai pas grand-chose à faire, et bien je l’accompagne et l’encourage, et une autre fois ce sera l’inverse. Car une journée de grimpe, c’est avant tout une journée de partage...

 

 

 

Quel grimpeur êtes-vous ?      

   Lourmarin_008.jpg    Gillard_26.06.2011_027.jpg

 

Dans la famille des grimpeurs, plusieurs cultures se côtoient. Pour vous détendre, et avec un peu d’humour, voici le test de l’été ! Notez votre réponse à chaque question, et trouvez votre profil !

 

P1110646.JPG  P1110580.JPG  20170315_152155.jpg

 

1. Ce matin il fait grand beau…
X - Je me recouche, trop fatigante la soirée d’hier
W - On va pique-niquer à la rivière ; on prend les affaires d’escalade au cas où ?
Y - Un méga déjeuner, réveil musculaire progressif ; cet après-midi faudra grimper à l’ombre.
Z - Que c’est beau un lever de soleil vu du haut des falaises

 

2. Pratiquez-vous ces techniques ?
W - Assurer son partenaire en faisant du hamac
Z - Assurance de 2 seconds et remontée sur corde
X - Compression et contre-pointe
Z - Pré-clipper le premier point

 

3. Pour grimper, vous êtes plutôt :
Y - Pantacourt et genouillère
X - Short surfeur
Z - Pantalon léger et bien résistant
W - Peu importe

 

4. Quel est votre matériel fétiche ?
Z - Un décoinceur
X - Une petite brosse
W - Un thermos de thé
Y - Une canne à mousquetoner

 

5. Dans votre coffre de voiture il y a tout le temps :
W - Une serviette de plage et une glacière
X - Des chaussons d’escalade et une brosse
Z - Le sac d’escalade complet et une corde
Y - Le dernier topo du coin et votre programme du trimestre

 

6. Vous préparez vos vacances, votre livre de chevet est :
Y - Le magasine Grimper, bien sûr !
X - Le dernier comparatif des chaussons ultras, catégorie arme
W - Voyages aux Antilles
Z - Verdon, 50 ans de grimpe

 

7. Pour votre anniversaire vous voulez :
X - Des biceps
Z - Un rack de friends plus légers
Y - Une corde fine et fluide (80m en 8.5 ?)
W - Un nouveau thermos

 

8. Votre définition d’une cordée :
W - Deux amis, une journée dans la nature
Y - Moi, et un assureur patient
Z - Un projet commun d’ascension
X - C’est pour étendre le linge ?

 

9. Vous ne pouvez plus grimper pendant 3 semaines, vous en profitez pour :
W - Voir des amis et faire de la randonnée
X - Faire de la musculation spécifique
Z - Réviser les manips de mouflage et réchaps en paroi
Y - Chercher des infos sur les spots secrets de la région

 

10. vous choisissez un nouveau sac à dos :
Z - Compact et léger, 20l, avec porte- matériel
W- Quitte à changer, autant prendre un 50l bien costaud, plus pratique…
Y - Sympa ce sac en bandoulière ! de toute façon le sac à corde c’est presque suffisant
X – Plutôt prendre un nouveau sac à magnésie XXL, plus utile. Et une brosse !

 

           20170521_140147.jpg    IMG_20160604_100517.jpg

 

Votre profil :

 

Vous avez un maximum de W
Le grimpeur farniente. Une journée d’escalade, de temps à autre, pour prendre du bon temps. L’important c’est de passer une bonne journée dans la nature, entre amis. L’ambiance et les copains ça compte autant que l’escalade. On grimpe, oui, mais faut une belle ligne et un environnement agréable. On prend l’air, on fait un bon pique-nique, c’est déjà bien. Des voies pas trop dures, pas trop longues, juste pour dépoussiérer la vielle corde qui traîne dans le garage. Vous êtes plutôt chaussons / pantoufles.

 

Vous avez un maximum de X
Le grimpeur de bloc. L’anti -matériel. Juste une paire de chaussons qui vous font les pieds d’une geisha. Vous êtes sûrement un gymnaste de la verticale, un ouistiti du dévers, de ceux qui tractent sur le bord des portes pour garder la forme. En hiver c’est sur la résine. Au printemps les WE bloc et fête en forêt. Vous planifiez vos séances, vous alternez force et explosivité. Je me lève à 11 h, je me réveille dans l’après-midi, je grimpe à 17h… et à la maison ce sera gainage et travail à la poutre. Vous êtes plutôt chaussons / tongs.

 

Vous avez un maximum de Y
Grimpeur compulsif, voici l’énervé des falaises. Votre besoin de caillou prend tout votre temps. Grimper ce week-end ? Evidemment. Vous travaillez les voies pour trouver les meilleures méthodes. Qu’importe le nombre d’essais, la motivation est toujours là.
Vous aimez avant tout réussir un projet ultime. Le but est de repousser ses limites, et faire plus dur ! On cherche les meilleures conditions, on est bronzé l’hiver, et l’été on grimpe à l’ombre. Vous êtes plutôt chaussons / baskets.

 

Vous avez un maximum de Z
L’aventurier. Les grandes voies avant tout ! Il vous faut le frisson de la découverte, et le vide. La vraie vie commence à la 4e longueur de corde. Toutes les grandes parois vous attirent, et guident vos projets de vacances. Vous passez l’été en montagne. Vous préférez les itinéraires peu ou pas équipés. On tremble en chargeant l’étrier, le piton bouge un peu, ou le coinceur s’éjecte… Vous êtes plutôt chaussons / rando.

 

IMG_20161008_091551.jpg

Et la tête ?

 

 

 

Je suis toujours surpris lorsque les grimpeurs parlent uniquement de physique quand ils échouent.  Car l'escalade est une activité complexe, qui fait appel à des qualités trés variées, et dont le savant mélange se fait... en réfléchissant!

 

Les grimpeurs débutants voient l'importance du physique et de la technique, cette dernière étant déjà une histoire d'apprentissage. Il faut y ajouter de la tactique, et commencer à travailler d'autres habiletés mentales. Et oui, pour bien grimper, il faut se servir de son cerveau!

 

 

 

La motivation

 

Vous avez passé le cap de la découverte de l'activité, pour continuer, il faut rester motivé. On peut envisager la motivation comme une tension vers la satisfaction d’un besoin. Si vous voulez aller quelque part, et que vous accordez suffisamment de temps et d’énergie pour y parvenir, alors vous serez dans ce qu’on appelle «la motivation». On est motivé par, ou pour quelque chose. Oui, mais par quoi? Le chant des oiseaux? les blagues des copains? Ou une technique d'escalade nouvelle?

 

Cela permet déjà d’insister sur la notion d’objectifs. Et fixer un objectif demande un peu d’expérience, et souvent une aide extérieure. Si la tâche est trop difficile, la motivation s’éteint. Si elle est trop simple, la motivation décroît aussi. Et bien évidemment, il faut apprendre à gérer son entraînement, pour rester motivé par un objectif, ou plusieurs. Chaque pratiquant doit se poser la question de ce qu'il veut apprendre, du but qu'il se fixe.

 

L'échauffement

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, bien s’échauffer n’est pas simple, et cette première phase d'une séance de grimpe varie selon les sujets, et évolue avec l’âge. Echauffement général puis spécifique, avec quelques étirements ou pas, dans des voies faciles ou au sol... et en fonction du projet. Par exemple pour une voie avec un gros mouvement de compression de volumes, il faudra échauffer spécifiquement les pectoraux. L’échauffement, voilà une clé essentielle de la réussite.

 
    20150718_104319.jpg   

 

Lecture et visualisation

 

Avant de grimper, il est judicieux de prendre quelques minutes d'observation pour avoir une vue d’ensemble de la voie : ligne générale, différentes sections, repos éventuels, clippages difficiles. Cette lecture sera un atout de plus pour l'essais qui vient.

 

La visualisation va plus loin, elle permet de réviser, anticiper l'action. Visualiser c'est répéter mentalement ce que je vais faire et ressentir pendant l'escalade. Se voir dans l'action, se voir réussir les mouvements durs, imaginer nos sensations... ça fait partie de l'apprentissage de la voie. Cette pré-action prépare à l'effort, et nous aide à partir déterminé et combatif.

 

En bloc, ne dit-on pas qu'une visualisation apporte autant qu' un essais?

 

 

 

Dialogue interne

 

Vous avez le choix! Positif ou négatif ? Plutôt que de se laisser envahir par des idées noires, sur la voie, sur soi-même, mieux vaut avoir un positionnement positif. Gardez un discours valorisant, conscient, rassurant, calme. Je suis à ma place, je sais faire, je suis heureux de grimper, je vais trouver une solution… Je suis fort dans ma tête, je pars gagnant.

 

(Et bien sûr, pour partir totalement serein, je choisis un assureur en qui j'ai toute confiance, et je vérifie mon noeud et l'appareil d'assurance!)

 

 

 

Concentration. Etre ici et maintenant, lucide et précis.

 

Votre enfant n’était pas concentré en classe aujourd'hui ! Mais ce n’est pas que l’enfant n’est pas concentré, c’est simplement qu’il est concentré sur autre chose que le tableau, que le cours.

 

Alors, plutôt que de parler de concentration, on parle de champs attentionnels. Vous imaginez bien qu’au départ d’une voie, l’action ne sera pas la même si vous portez votre attention sur le premier clippage, sur les battements de votre cœur, la sensation de votre pied droit dans le crux, le parfum de votre assureur, à la prise finale etc.

 

Ces champs attentionnels sont donc externes ou internes.La concentration, c’est être capable d’orienter ses champs d’attention, mais aussi de les maintenir pendant la durée nécessaire. Et comme il est difficile d’être dans 2 champs attentionnels à la fois, le sportif doit jouer avec ces différentes focalisations, au bon moment. Et là encore, ça se travaille! Par exemple se focaliser à la fois sur une main et un pied, ou contrôler sa respiration dans l'enchaînement d'une section dure, ou encore trouver la force minimale nécessaire à la tenue de la prise et la position idéale pour clipper.

 

    

Action et réorganisation

 

Dans l'escalade, le grimpeur est confronté à un problème (une section) qu'il doit résoudre. Ici entre en jeu sa capacité à déchiffrer le passage et à restituer les mouvements vus, lus ou appris. Il doit sans cesse repérer les différentes possibilités d’action, puis se décider et se lancer.

 

Anticiper l’itinéraire, identifier un sens pour chaque prise et une prise de pied cohérente... mais parfois la réalisation est impossible. Mauvais choix de prises, pieds placés trop bas, espoir d'un bac salvateur qui n'arrive pas. Et qui entre en jeu? La capacité de réorganisation dans la voie, il faut repenser la stratégie, mieux regarder, éventuellement redescendre un peu, ou opérer un changement de main... et tout ça en restant positif, calme, déterminé !

   
                   20150718_133732.jpg               

 

 

 

C'est fini ?

 

La séance s'achève, les bras sont fatigués, les doigts sont usés. Certains ont enchaîné leur projet, d'autres ont fait de beaux essais mais sans réussite... Après la grimpe, puisque notre vie est consacrée à 100% à notre progression (et que le temps n'est pas compté), on peut encore se poser pour la partie analyse. Vient d'abord la question de ce que j'ai vu et appris aujourd'hui. En gestuelle? En tactique? Indispensable pour fixer les choses... Puis quelles sont mes priorités? Comment grimper plus relaché? Ou bien plannifier un entrainement en y incluant des séances cardio et des étirements...

 

 

 

La progression en escalade ne peut se résumer au nombre de tractions enchainées à la barre.

Bien grimper nous voulons, alors réfléchissons !

Site réalisé par Eric BERTIN-MAGHIT